Certaines personnes écument les foires et le web à la recherche du timbre-poste qui manque encore à leur collection. Pas Geert Wille : il conçoit lui-même les timbres-poste de ses rêves... ou ceux dont rêvent les philatélistes et les collectionneurs. De son côté, il collectionne surtout les expériences positives : il a commencé comme facteur chez bpost, mais a récemment trouvé un emploi plus en phase avec sa formation.

Geert, êtes-vous un collectionneur de timbres-poste qui a fait de son hobby son métier ? Sinon, comment vous êtes-vous retrouvé à ce poste ?

Geert Wille : “Non, pas du tout (rires). À la base, j’ai une formation de graphiste : j’ai vécu en Afrique du Sud pendant 25 ans et j’y ai fait mes études. Mais quand je suis revenu en Belgique, je n’ai pas pu trouver directement un emploi avec mon diplôme de là-bas. J’ai donc commencé à chercher un emploi sans formation, et parmi les offres d’emploi pour lesquelles aucun diplôme n’est requis, je suis tombé sur un job de facteur chez bpost. J’ai donc commencé en 2015 en tant que facteur et j’ai évolué vers un poste avec plus de responsabilités. C’est ainsi que je suis devenu employé au service courrier, puis chef d’équipe.”

“Lorsque j’ai vu qu’un poste de concepteur de timbres-poste se libérait, j’ai directement postulé et depuis décembre de l’année dernière, je travaille dans le service Philately & Stamps Printing. Cela me semblait idéal, vu mon parcours.”

bpost vous a-t-il aidé à saisir des opportunités ? Et êtes-vous soutenu ici si vous avez de l’ambition ?

Geert: “Oui, j’en ai le sentiment. Comme je l’ai dit, j’ai commencé en tant que facteur, mais vous pouvez vraiment évoluer rapidement et facilement ici. Même dans mon emploi actuel, je suis toujours en formation. Nous sommes maintenant inscrits à un cours d’informatique, pour apprendre à travailler dans le programme et découvrir de nouvelles fonctions. Comme ces programmes sont en constante évolution, il est essentiel de rester à jour.”

“Dans un futur lointain, je me vois bien devenir chef de produit. Le changement est encouragé ici, et vous avez de nombreuses occasions d’évoluer dans votre carrière, mais pour le moment, je suis encore totalement immergé dans ce travail.”

Et en quoi consiste votre nouveau job ?

Geert : “Nous concevons aussi bien des timbres-poste permanents d’usage général, comme le Koningspostzegel, que des timbres-poste de collection limités. Chaque année, nous développons un programme de 20 à 22 thèmes, et chaque thème est représenté sur un feuillet contenant 2, 5 ou 10 timbres-poste. Nos créations passent par tout un processus. Après approbation par mon chef d’équipe, nous soumettons les dessins à la Commission Philatélique. Il s’agit d’un groupe d’experts réunissant des représentants de bpost et du monde philatélique, ainsi que quelques experts supplémentaires, comme un historien-conseil. À la suite de cela, des petits ajustements sont effectués, puis les créations sont finalisées et prêtes à être imprimées.”

“L’ensemble du processus, du choix des thèmes à la phase de création et de production, prend environ un an. En outre, nous proposons également des produits dérivés tels que le First Day Sheet, une jolie carte de collection comportant des timbres-poste oblitérés et un texte d’information sur le thème, ou nos Collector’s Cards spéciales. Et à la fin de l’année, nous présentons toujours la nouvelle collection de timbres-poste au grand public. À l’heure actuelle, nous travaillons sur la collection 2023.”

Comment une création voit-elle le jour ?

Geert : “En tant que concepteurs, nous sommes d’abord briefés par notre chef d’équipe qui élabore le programme. Sur la base de ce briefing, vous commencez par réfléchir de manière créative : que signifie ce thème, comment puis-je le représenter ? Vous esquissez ensuite sur papier les croquis préparatoires qui vont permettront par la suite de concevoir les différents timbres-poste. Comme ces timbres-poste se trouvent sur un feuillet, nous concevons toujours les timbres-poste et le feuillet comme un tout. Ces idées de base sont ensuite finalisées numériquement. Vous pouvez éventuellement proposer différentes créations, qui sont ensuite examinées et évaluées.”

Vous sentez-vous soutenu par vos collègues ?

“Nous sommes deux designers internes, en plus du chef d’équipe et d’un coordinateur qui élaborent le contenu. Nous avons également toute une équipe derrière nous pour nous aider à rechercher les informations et veiller à ce qui nous restions sur la bonne voie. Concevoir un timbre-poste est un vrai travail d’équipe ! En outre, pour certains thèmes, nous travaillons également avec des concepteurs externes. Nous pouvons donc compter sur un grand soutien.”

“Bien sûr, nous pouvons toujours nous adresser aux personnes concernées. Pour les places de Charleroi, par exemple, nous avons contacté la ville pour demander quels bâtiments étaient importants, quelles images nous pouvions utiliser, etc. Ou si nous éditons un timbre-poste sur un musée, nous nous organisons une rencontre afin de trouver l’inspiration. Ces personnes sont généralement très heureuses que l’on fasse un timbre-poste sur elles !”

Qu’est-ce que vous préférez dans votre job ? Et comment envisagez-vous l’avenir ?

Geert : “Tout graphiste peut concevoir une carte de visite ou un dépliant. Mais avoir la possibilité de créer un timbre-poste qui sera mis sur le marché est quelque chose de vraiment unique. Je considère que c’est un privilège de pouvoir faire ça.”

“Mes premiers timbres-poste doivent encore être édités. Je ne connaîtrai les premières réactions à ‘mes’ créations qu’en novembre, lors de la présentation du nouveau programme 2023. J’attends cela avec impatience ! Nous serons aussi présents lors de la prévente pour les philatélistes : je pourrai alors également signer mon œuvre !”

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